Oui, effectivement, je n'étais déjà pas très bien au départ. Je me suis peut-être mal exprimée mais je n'ai pas voulu prétendre le contraire. En revanche, je me sentais encline à une meilleure humeur (ce qui n'est pas toujours le cas quand je suis déprimée). Dans le sens où parfois, on est mal dans sa tête et au gré d'échanges avec d'autres personnes, ça finit par aller mieux. Bon bah, hier soir, vous ne vous êtes finalement pas attardés dans le coin. Ce n'est absolument pas un reproche bien-sûr, s'il fallait le préciser. C'est juste que j'étais dans cette dynamique. Ou dans le besoin d'un tiers pour m'embarquer dans un délire quoi, si tu préfères.

Quant à l'alcool, honnêtement, je ne saurais pas dire aujourd'hui à partir de quelle dose je risque de partir en vrille. Parce-que j'ai drastiquement réduit ma consommation depuis juin. Suite au fameux coup fatal justement, Lobo et moi avions décidé de ne plus dépasser les trois jaunes, sachant qu'on pouvait tilter une bouteille dans la soirée... J'ai arrêté complètement la Vodka aussi jusqu'à très récemment, parce-que ça, je n'arrivais pas à modérer. Et je me suis à peu près tenue à cette limite des trois verres depuis, uniquement le soir. Par conséquent, mon curseur a dû sacrément bouger et je n'ai passé ce cap "que" les quelques fois où j'ai flanché, et donc abusé. Du coup, c'est difficile à cibler. Quand je buvais beaucoup tous les jours, là, oui, je savais repérer le seuil critique. Mais plus maintenant. Et je ne vais pas chercher à le savoir, car je veux toujours aller dans l'autre sens. Et puis, l'état dans lequel on est, l'environnement, l'ambiance, les autres, tout ça n'est pas sans influence sur les effets de l'alcool non plus... Sauf à se dépouiller vraiment la gueule. Personnellement en tout cas, j'y suis sensible. Si je suis juste un peu allumée, je peux très bien surréagir méchamment sur un truc que j'aurais peut-être laissé couler à jeun, tout autant que je peux me mettre à chanter et danser sur une chanson qui me fait vibrer, selon ce qui se passe autour de moi. Mais si l'alcool désinhibe, il ne change pas fondamentalement qui tu es...  

Par exemple, j'ai appelé Lobo cette nuit, toute mal avec cette question de merde. C'est sûr que si je m'étais contentée de mes trois jaunes, je ne l'aurais pas fait. Je le sais bien, et ça me fait super chier de n'avoir pas contrôlé cette pulsion. Mais cette question n'est pas sortie de l'alcool que j'avais dans le sang, hein ! Elle me torture le cerveau depuis des mois. Et puis, il était venu chez moi la veille en fin d'après-midi, pour de la paperasse disons en résumer. J'avais prévu un dîner car pour moi, c'était évident qu'il resterait manger, quoi (on fonctionne comme ça, à la base). Mais il avait prévu un autre truc et du coup, il est parti en disant qu'il repasserait peut-être après si son rancard ne s'éternisait pas. Lequel a dû s'éterniser donc. Bon... Ça m'a pris la tête et lui a donné une place importante dans mon esprit. L'alcool et l'absence d'une stimulation plus forte ont fait que je me suis enfoncée dans ces questionnements à la con... Mais le terrain était déjà fertile au départ. Tu vois ce que je veux dire ?

Enfin bref. Quoi qu'il en soit, même si j'ai des soirs de faiblesse, je ne veux pas retomber dans l'alcoolisme.
Je veux que mon rapport à l'alcool soit ce qu'il doit être, juste des p'tits plaisirs de bouche autour de mon dîner.

Eh non, il n'est plus avec personne Lobo. Nous en avons parlé la dernière fois que je suis allée chez lui. Ça me travaillait aussi... Et j'ai eu le courage, sans trop picoler, de lui demander où ils en étaient. 'Fin, en vérité pour être honnête, j'ai été beaucoup plus bourrin et crue que ça, mon approche ayant été sous la ceinture... Pour autant, je ne mets pas vraiment en doute le bien fondé ni le bien tout court de notre séparation. Sa situation sentimentale n'y changerait rien d'ailleurs. Pas plus que sa réponse à la précédente question... Je ne sais pas... En fait, c'est ce besoin de savoir qui est assez horrible à subir dans ce cas précis (vis-à-vis de lui s'entend) et malheureusement, plus fort que moi. Mais sinon, je sais et sens bien au fond de moi que nous séparer était le mieux à faire. Même si j'en souffre atrocement. Parce-qu'il me manque, lui en tant que personne et ami, mais notre vie de couple ne me manque pas. 'Fin, si, les bonnes choses mais évidemment, pas les mauvaises... Et en imaginant qu'on tenterait le coup de se remettre ensemble, je ne pourrais plus avoir confiance en sa capacité à me supporter telle que je suis de toute façon. Si on venait à avoir une dispute, j'aurais inévitablement en tête de  faire attention à ne pas trop l'énerver par exemple, ou s'il tapait du poing sur la table, j'aurais forcément tout de suite à l'esprit la perspective qu'il puisse me l'envoyer au travers de la gueule, ou s'il me disait méchamment de la fermer, ma gueule, j'aurais peur de lui désobéir... Ce n'est pas possible. 'Fin, ce n'est plus possible pour moi maintenant.

Ouais bon. Je suis juste cinglée quoi !
C'est plus simple de se dire ça parce-que là...

Ah ! J'oubliais. Je ne crois pas qu'il soit équitable de dire que je suis plus courageuse que toi...
Endurer sa dépression toute seule au fond d'une tanière entre deux verres, ou la couvrir de médocs et affronter sa source avec un psy, ce sont des approches différentes mais dans les deux cas, c'est un combat. Ce n'est pas facile non plus de se gaver de pilules et se rancarder à heures fixes pour parler. Je serais bien incapable de le faire, moi. Alors sur quels critères affirmer que l'une est plus courageuse que l'autre ? Aucun. Comme on ne peut pas objectivement jauger la souffrance. Non, ne dis pas ça. S'il te plaît, ma Lapinette.Tu es très, très courageuse toi aussi. Putain !