...*Se décide à ouvrir le bal, à tâtons*...Aux dernières nouvelles, il me semble que j'étais plus ou moins fraîchement séparée, suite à un lancer de bouteille de Lobo sur ma tête, dont je commençais alors à parler, plutôt secrètement (notamment à Mad et Amokrane, qui ne le savent pas mais ont joué un rôle crucial pour ma survie, au moment des faits, Niblette aussi après coup). Je vivotais dans une maisonnette, à laquelle je ne m'acclimatais guère ayant le mal de ma campagne vendéenne, avec mon p'tit loup et mon ordi explosé qui marchait à peu près
pas, sauf pour les jeux. Je me souviens que les Sims me manquaient grave. Et que je me sentais plutôt mal globalement, mais convaincue que le pire était passé.
Depuis, j'ai découvert que dans l'après-séparation,
"ça" ne s'arrête pas pour autant.
Je me suis noyée pour, je crois, supporter d'autres formes de violences qui m'ont sans doute achevée. Littéralement, puisqu'atteinte de potomanie, j'ai tourné autour de huit litres (d'eau, thé ou tisanes) par jour, à un moment. Mon état général s'est dégradé. De là, je me suis coupée du monde, par saturation émotionnelle je pense. Et puis, c'est flou mais j'ai sombré vertigineusement jusqu'à toucher le fond et voir qu'il n'y en a pas, en fait. Derrière, ne restait que le vide sous mes orteils, disons pour rester tout public... Ce qui s'est soldé par une (plus) sérieuse prise en charge médicale, ponctuée de loooongues cures de sommeil.
Aujourd'hui, j'ai (pour) toujours des séquelles de mon traumatisme crânien, bien que stabilisées.
Et ma dépression reste sévère, conjointe à d'autres syndromes qui me pourrissent l'existence.
Ce qui se traduit, au quotidien, par des difficultés majeures à -juste- fonctionner.
Mais je suis un protocole de soins très serré, avec de l'hypnose et de l'emdr (par une spécialiste en post-trauma), des séances de psy, de la rééducation. Des traitements assez lourds aussi. En parallèle à doc', neurologue, hépato, kiné... Pour ce qui relève plus du corps, quoi. Faut pas que je (re)décroche, maintenant...
Cela dit, je vivote donc encore quelques années plus tard !
- Version longue:
Dans la même maisonnette, dont je m’accommode mieux car quelques trucs y ont changé quand même. Je couchais par terre, je dors dans un vrai lit désormais (mine de rien, ça devait me miner) et sur conseil thérapeutique, j'ai entrepris de virer de mon environnement un max de choses liées à Lobo. Alors bon, compliqué sans un rond et s'agissant d'à peu près tous mes meubles et affaires. Mais petit à petit, avec mon frangin qui se tape le gros du boulot et me bricole des meubles sur mesures aussi, on a tout chamboulé là-dedans. Même si ce n'est pas fini, ça impacte bien plus que je ne l'estimais. Je le dis, ça pourrait servir un jour à quelqu'un...
Et j'ai un nouvel ordinateur (enfin) ! Réjouissance mitigée toutefois car ça fait un an...
Je crois avoir mis cinq mois à le mettre en place (et encor' avec de l'aide et sous une impulsion extérieure), deux de plus pour y installer les Sims et là, après tant d'années à attendre ce moment de retrouvailles avec la dernière passion qu'il me restait d'intacte (en mémoire, du moins). Rien. Nada. J'ai persisté, passant du mode vie au mode construction, d'un foyer à un autre, jusque tard dans la nuit. Pour réaliser que ce n'est plus le jeu qui me manque, mais celle que j'étais avant, quand j'éprouvais du plaisir à jouer, en fait...
Et que j'ai peut-être investi dans un rêve de cette autre.
C'est alors qu'encaissant c'te bonne claque, je me suis décidée à (oser) revenir par ici et me suis surprise à m'emballer pour (le cimetière) Ellès, à frétiller des sens en guettant d'éventuelles réapparitions, jusqu'à quelques larmoyants sourires en vous apercevant, à penser et promettre deux ultimes défis, à lire et écrire un peu aussi du coup ! Chose qui fût mon univers dès l'enfance, puis ma compétence phare et mon métier mais rarissime à présent, tellement l'exercice m'est compliqué dorénavant. Doit y avoir une bonne cinquantaine d'heures dans ce post, pour vous donner une idée. Parenthèse épuisante et éphémère, mais agréablement inattendue puisque j'en étais arrivée à ne même plus être en capacité de faire moindre p'tit mot...
Et j'en suis là. Ne sachant pas trop ce que je deviens, finalement.
*Conne de question !*Parce-que c'est tellement dur de revenir à la vie, quand on en a perdu le goût... Indicible.
Je me sens comme -littéralement- réduite à cette dépression et aux ravages de Lobo, qui me collent des inaptitudes de partout. Mon existence l'est, en tout cas. Réduite à cet état qui prend une place énorme en mon sein et à une "fatigabilité de vivre" s'inscrivant dans mon quotidien. Chaque jour se résumant ainsi à lutter contre et essayer de grappiller un peu de terrain.
Heureusement, y'a mon poilu devenant un p'tit papy un peu dur de la feuille mais plus fidèle que mon ombre !
Et l'hiver, les oiseaux qui arrivent à m'en sortir un brin (ne serait-ce que du lit). Je peux passer des heures à les regarder autour de ma mangeoire (cadeau fait-maison de mon frère qui, contre toute-attente, m'a remise dans un certain lien avec la vie et reconnecté quelques trucs dans mon cerveau, notamment la sourdine).
Et puis, surtout, je suis toujours séparée de Lobo mais à présent, aussi de son emprise. Du mal avec ce mot, m'enfin à un moment donné, il m'a bien fallu nommer
"ça". C'est une étape de rupture totale assez récente (un semestre) qui m'amène à conscientiser une personne perdue de vue (et perdue tout court, d'ailleurs) au gré des décennies, à savoir moi-même.
Alors, quel devenir (m')est possible ? La question se poserait plutôt en ces termes, pour "elle".
Bien que ne sachant pas mieux y répondre... Si ce n'est que je pense avoir basculé dans une (re)conquête individuelle telle, qu'il sera solitaire, inexorablement. D'autant plus que j'ai appris à aimer la tranquillité et la liberté qui vont avec, si durement acquises que viscérales maintenant. Point positif à souligner, dans l'histoire ! Car dans ce chaos existentiel, je deviens au mieux ou au pire (selon l'angle de vue)... Comment dire ? Une célib' non-négociable...
Édit: C'est-à-dire complètement affirmée et sereinement assumée, avec peut-être à plus long terme, un certain épanouissement à la clef (?).
...*S'éclipse de la place, vous invitant à y prendre la parole à votre tour*...