[color=#993333]On vous a menti sur l'histoire de Claire Ursine

Bonjour. Moi, c'est Claire Ursine.
Je travaille dans la pègre depuis peu. Je viens d'emménager à Sunset Valley où j'espère être bien tranquille dans ma petite vie. Je ne veux pas qu'on me dérange. J'aime être seule, le monde extérieur ne me tente pas. Mon idéal de vie serait un bon boulot, des nuits entières accordée à la pêche, ma passion, une bonne retraire et une fin de vie tranquille, loin des autres. Depuis quelques jours j'ai des nausées, je ne sais pas d'où ça vient. Je ne suis pas un modèle en ce qui concerne la nourriture et je pense que cela peut se voir à mon tour de taille. Je me fiche de ce que peuvent penser les autres. Je m'aime bien comme je suis.
Mais cette boule dans le ventre que je ressens depuis quelques jours m'inquiète. Dans  la vie, je suis kleptomane. Je sors souvent chez les gens, mais parfois, je me faufile dans leurs jardins et pique des choses. En fait, c'est là que j'ai fais la rencontre de Jean. Jean, je l'aimais bien. Parfois, quand j'étais chez moi, je regardais pas la fenêtre pour l'observer partir au travail, sortir les poubelles, se disputer avec Connor, son frère. Je voulais me battre contre mes sentiments, me dire que l'amour c'était encore un truc commercial, que mon amour propre suffisait à flatter mon égo et que je n'allais pas me laisser ramollir le cerveau par cette chose aussi bête que l'amour. Pourtant, je le regardais souvent, et voir son visage était devenu une habitude.
Un jour, où j'avais fait vraiment une piètre performance au travail et que mon patron menaçait de me virer, j'ai du aller voler quelques petits trucs afin de réussir à payer les factures qui étaient de plus en plus remplies. Bien sûr, ma nuit de vol commença par la maison la plus proche dans le voisinage : celle du foyer Frio. Il était plus de minuit, et je me faufilai discrètement dans le jardin. Alors que je cherchais quelque chose de valeur, j'entendis des bruits de pas derrière moi. Il était là. Pour la première fois, il me regardait.
Pourquoi me regardait-il ? Je ne suis pas belle.
Est-ce qu'il avait envie d'appeler la police? Je ne le sus jamais.
Je ne sais pas combien de temps nous passâmes là, à nous regarder. Puis à un moment, je décidai de fuir, courant me réfugier bien au chaud dans ma maison.
Qu'est ce qu'il s'était passé ? Je ne comprenais pas.
Pourquoi n'avait-il rien fait ? Pourquoi n'avait-il rien dit ?
Je m'assis dans le fauteuil, je ne voulais pas dormir.
D'une minute à l'autre, la police pouvait arriver. Les minutes devinrent des heures.
Je m'endormis là, et, au matin, la police n'était pas venue. Je ne comprenais toujours pas.
Je me sentis bête, tellement bête de m'endormir ici ! J'essayais de me ressaisir, de me dire que ça n'en valait pas la peine. Qu'il fallait que j'en revienne à mon but : voler pour vivre.
Aussitôt, je pris ma douche, je m'habillai, et regardai une nouvelle fois ce corps trop gros, ces yeux trop noirs. Non, c'était impossible : je n'aimerais jamais personne et personne ne m'aimerait jamais. Point final. La vie reprit son cour...
Une promotion me permit finalement de retrouver ma vie confortable et tout alla pour le mieux. Et puis il y a eu ce jour, où, sur la plage courbée, un soir, je décidai de pêcher. La pêche était ma passion depuis l'enfance, j'y accordais beaucoup de temps. Au moins, on ne venait jamais me déranger, j'étais bien, j'étais sereine. Je l'avais presque oublié, mon voisin. Je ne le regardais plus. J'avais eu du mal, au début, car le simple fait de l'apercevoir pouvait rendre mes journées monotones un peu plus joyeuses.
Une fois, même, je me suis mise à siffler toute seule pendant mon entraînement, tellement la joie m'avait emportée, ce qui ne me ressemble absolument pas. Oui, j'étais bien, je pêchais. Puis j'ai senti une main sur mon épaule. C'était lui. Je me sentis trembler, je sentis mon cœur accéléré. Je n'osais pas me retourner.
Il était là, son visage à quelques mètres du mien. Pourquoi ? Pourquoi était-il revenu vers moi ? Mon confort m'allait très bien ! Il venait une nouvelle fois perturber ma vie.
Dans le fond, je ne sais même pas ce qui me plaisait chez lui. Il n'est pas beau. Mais pas laid non plus. Il m'avait l'air tout simplement... Mystérieux. Et dans le fond, moi, que personne n'avait jamais aimée, je pensais qu'il me comprenait. J'entendis le son de sa voix pour la première fois : une voix grave mais douce qui me fit frissonner, et, sans le voir, je devinai ses lèvres qui murmurait mon nom.
"Claire..." disait-il. Je ne savais toujours pas quoi faire. J'avais toujours ma canne à pêche en main, mais je ne pêchais plus depuis un moment. Comment savait-il mon nom? Il rajouta, et je faillis m'évanouir suite à ce simple mot : "Viens." Je me retournai vers lui, voyant ainsi son visage. Non, je ne sais pas, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris de le suivre. Pour moi, il était l'amour de ma vie, pour lui j'étais un coup d'un soir. J'étais heureuse. Comment prétendre aujourd'hui que c'est un ex alors qu'il n'y a jamais rien eu entre nous ? Je ne l'ai jamais revu. Je n'osais plus sortir, plus pêcher, plus ouvrir mes volets.
Au matin après cette nuit à ses côtés, il avait disparu. Sans un mot, sans une larme, je suis rentrée chez moi. Oui, je l'aimais bien, ce Jean. Et depuis cette nuit, j'ai des terribles nausées. Mais je n'ai pas le temps de me lamenter sur mon triste sort. Je suis Claire Ursine, je suis forte. Je n'ai pas besoin de ça. Alors, venez avec moi, je vais vous raconter bon histoire...